Révision du PSMV : Chronique n°3 – La création d’un parvis face à l’ancienne université : un projet injustifié.

Le projet de révision du PSMV comporte plusieurs O.A.P (orientations d’aménagement et de programmation). C’est une nouveauté par rapport au PSMV de 2007. Dans l’O.A.P Saint-Sauveur, un des aspect concerne la création d’un parvis face à l’ancienne université ; un autre concerne la rue Côte Saint-Sauveur, nous y reviendrons ultérieurement.

Bâtiment de l’Université du XVIIIe siècle réinvesti par l’actuelle Université

Le bâtiment de l’ancienne université a été édifié entre 1760 et 1763, à l’initiative du maréchal de Mailly, dans une zone très urbanisée, sur un terrain en forme de triangle. Ce bâtiment en forme de U , avec cour, n’a jamais disposé de parvis, comme en témoignent les plans anciens.

Projet d’implantation de l’université, dessin, 1760

Dans le cadre de l’installation des étudiants en droit en centre ancien, il est proposé de créer une esplanade en démolissant 10 immeubles -dont 3 en catégorie 5bis au PSMV de 2007 et 7 en catégorie 6- sur l’îlot rue du Musée / rue du Four Saint-Jean / place Fontaine neuve.

Projet de révision du PSMV de 2017.

Sur l’espace libéré par 6 immeubles démolis, face à l’ancienne université, serait créé un parvis, alors que 4 immeubles seraient reconstruits au fond de l’espace. Les immeubles situés rue du Musée (cat. 5bis) sont par ailleurs en bon état et rien ne justifie leur démolition.

Immeubles prévus à la destruction : en bon état ils témoignent d’une architecture vernaculaire (porte encadrée de marbre rose, corniches en brique, pierre d’angle)

On a du mal à comprendre pourquoi des immeubles classés en catégorie 5bis en 2007 -et qui présentent un intérêt historique et esthétique- sont considérés, en 2018, sans intérêt. Il s’agit là d’un choix urbanistique qui ne respecte en rien le parcellaire et le bâti ancien (antérieur à l’édification du bâtiment de l’ancienne université) et qui va créer une trouée supplémentaire, une dent creuse, dans le centre ancien.

Projet de révision du PSMV de 2017

Ajoutons que, socialement ce parvis n’a pas grande utilité puisque l’ancienne université n’est principalement pas un lieu d’étude mais le siège de la présidence de l’UPVD et de sa fondation, et qu’il existe, à proximité des lieux d’étude des places publiques déjà existantes qui ne demandent qu’à être investies par les étudiants (Place Rigaud, Place de la République, Place Berton, …).

La CNPA doit refuser ce projet injustifié qui met à mal le bâti et la trame du centre ancien de Perpignan.

Jean-Bernard Mathon

 

 

Laisser un commentaire