Révision du PSMV : Chronique n°2 – Pourquoi une révision ?

Le secteur sauvegardé de Perpignan a été créé en 1995, soit plus de 30 ans après la Loi Malraux.

Le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) de Perpignan a été adopté le 3 juillet 2007, conjointement par l’Etat de la commune ; le lien pour le consulter : http://www.mairie-perpignan.fr/fr/demarches/urbanisme-amenagement-habitat/documents-durbanisme/plan-sauvegarde-et-mise-en-valeur

Le 1er avril 2014 un arrêté préfectoral lance la procédure de révision, suite à la demande insistante du maire.

Il est surprenant qu’un PSMV soit devenu obsolète 7 ans après son adoption, alors qu’il n’a pas vraiment été mis en œuvre. En fait, le maire de Perpignan considérait que le PSMV en vigueur était un obstacle à la mise en place de ses projets urbains.

Sans attendre l’achèvement de la procédure de révision, le maire a pris des arrêtés de démolition de 22 immeubles classés en catégorie 5 ou 5bis (à conserver) du PSMV en vigueur, en infraction manifeste avec le règlement d’urbanisme. Tous ces immeubles démolis n’ont même pas été remplacés, laissant dans le paysage du centre ancien de nombreuses dents creuses.

Ces démolitions orchestrées ne sont que les prémices de ce qui est attendu de la révision du PSMV.

A partir de la date de sa refondation, en mars 2017, l’ASPAHR a participé à la concertation organisée (sans publicité), en ayant beaucoup de difficulté à accéder aux documents. Suite à la demande insistante de l’ASPAHR, le projet de révision a été enfin mise en ligne début juillet 2017 ; le lien : http://www.mairie-perpignan.fr/fr/demarches/urbanisme-amenagement-habitat/documents-durbanisme/projet-revision-psmv

Mais, ce document a évolué depuis, et le dossier remis au ministère à la fin de l’année 2017 n’est pas accessible. La mairie refuse de le communiquer, alors qu’il est en principe public puisque le conseil municipal (07.02.2018) et le conseil communautaire (15.02.2018) se sont prononcés sur ce document en donnant un avis favorable. Le projet de révision déposé au ministère a été aggravé par 4 mesures demandées par la municipalité, auxquelles la CLSS a donné un avis favorable le 30.01.2018 ; il s’agit de déclassement d’immeubles afin de pouvoir les démolir, ou les modifier profondément. Nous reviendrons, dans de prochaines chroniques sur tous ces aspects, dans le détail.

Nous demandons à la commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA) de se prononcer négativement sur les projets qui vont altérer profondément le centre ancien de Perpignan.

Jean-Bernard Mathon

Quelques exemples de démolitions en infraction avec le PSMV en vigueur :

– le presbytère de la cathédrale de Perpignan, classé en catégorie 5bis du PSMV, en décembre 2015.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

– la démolition du presbytère, le 21 décembre 2015.

 

– après la démolition du presbytère ; une dent creuse et un mur aveugle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

– altération profonde de l’église des chanoinesses de Saint-Sauveur, classée en catégorie 5 du PSMV qui n’aurait pas dû être modifiée ; il ne reste que l’ossature.

 

– immeubles de la place Joseph Deloncle (2 en catégorie 5bis, 1 en catégorie) dont la démolition a été décidée.

– les immeubles démolis sur le PSMV de 2007.

– les 3 immeubles de la place Deloncle en cours de démolition.

–  la place Joseph Deloncle après la démolition des immeubles qui auraient dus être conservés ; dent creuse, mur aveugle.

– îlot traverse de l’Anguille. Localisation des 4 immeubles démolis sur le PSMV de 2007 : 2 immeubles en catégorie 5bis, 2 en catégorie 6.

-îlot traverse de l’Anguille, après la démolition des 4 immeubles ; dent creuse, mur aveugle.

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