L’ASPAHR a été alertée par Mme Sylvie Candau, ancienne maire de Dorres et directrice du musée de Cerdagne de Sainte-Léocadie.
Au cours d’une de ses promenades sur le vieux chemin de Villeneuve, elle a découvert les destructions ordonnées par le maire de la commune M. Colomer. Un membre du bureau de l’ASPAHR a pu se rendre compte des dégâts irrémédiables conséquences d’une décision solitaire (sans consultation et délibération du conseil municipal) dont on ignore les motifs. Le premier magistrat de la commune ne répond plus aux appels téléphoniques. Les premier et second adjoints au maire ont fait part de leur stupéfaction lorsqu’ils constatèrent les agissements du maire. L’ASPAHR a, depuis publié des photos de ces destructions intempestives sur sa page Face Book.
Afin, vraisemblablement, d’« élargir » le vieux chemin (semblable à beaucoup de ceux que l’on trouve encore dans la Cerdagne bocagère) avec l’objectif de le rendre plus carrossable, deux murettes en pierres sèches délimitant le chemin avec les parcelles (prés de fauche) mitoyennes ont été « rasées » sans ménagement. Des arbres des haies ont été endommagés. L’habitat de plantes protégées (en l’occurrence le lys martagon) a été mis en péril. Le chemin a été aussi « remblayé » avec des gravats (comprenant des débris de béton et de fraisats issus de travaux sur un autre chemin communal, dans ce cas, asphalté). Des pierres issues des murettes détruites ont été transportées quelquefois à plusieurs centaines de mètres de leur lieu d’origine.
On peut aussi se référer à des paragraphes du « Règlement écrit » du plan local d’urbanisme (PLUI) de la Communauté de communes Pyrénées-Cerdagne, comme, par exemple, celui-ci : « Les terrains en pente, autrefois aménagés en terrasses pour la culture, disposent de murs de soutènement construits en pierre. Ces murs doivent être restaurés et conservés, sauf impossibilité technique ou architecturale. Ils doivent figurer sur le relevé topographique du terrain et être repris au niveau du plan masse projeté. » À la page 39 de ce document, sont évoqués les petits ouvrages ruraux dont font partie les murettes qui, concurremment avec les haies bocagères, délimitent les chemins des parcelles environnantes. Sur le règlement graphique (paragraphe « Dorres », cartographie) du PLUI, il est bien spécifié, au titre des « prescriptions » que les haies bocagères — comprenant aussi, parfois, des murettes en pierres sèches (zones A ou N) — doivent être prises en compte. Le maire de Dorres ne s’est visiblement pas donné la peine de vérifier ces documents. Ou, alors, les a-t-il délibérément ignorés ?
Bureau de l’ASPAHR, 23 juillet 2024.