Port-Vendres : combattre le projet de 3° quai, mais ne pas instrumentaliser l’archéologie, mise au point de l’ASPAHR

La mobilisation contre la construction d’un troisième quai à Port-Vendres est contestée à juste titre par de nombreuses associations – en particulier le collectif « Viure » auquel adhère l’ASPAHR, la FRENE affiliée à France Nature Environnement et « Port-Vendres aux Port-Vendrais » présidée par Jean-Claude Bisconte de Saint-Julien – soucieuses de protéger et de valoriser un espace paysager, l’anse des Tamarins, où se trouve la dernière plage de la ville. Il est vrai que les terrassements qui permettraient de combler l’anse afin de créer un quai rectiligne mettraient en cause la biodiversité ainsi que l’ont montré de nombreuses études. Celles-ci, dans leur argumentation, invoquent aussi des motifs relatifs à l’ « archéologie » et à la nécessité de préserver ce qu’elles définissent comme d’hypothétiques « vestiges » liés au passé antique de Port-Vendres. D’après eux, un temple aurait été édifié sur une ancienne île située à proximité de l’anse des Tamarins. M. Bisconte en aurait apporté la preuve définitive, étayée par une lecture attentive des textes d’auteurs antiques de langues grecque et latine.

Mais les travaux de nombreux archéologues et les données patiemment recueillies depuis des décennies démentent ce que M. Bisconte et quelques autres considèrent comme une réalité alors qu’il s’agit d’une hypothèse que les faits ne confirment pas. Loin de là. Le consensus scientifique ne saurait être ignoré : le temple de Vénus n’a pas été édifié en ces lieux sur une île disparue. Les blocs enlevés ne sont pas d’origine antique. L’ASPAHR considère par ailleurs que l’approbation hâtive et tapageuse de certains des opposants au troisième quai fondée sur les « arguments » prétendument scientifiques de M. Bisconte n’aurait jamais dû être accompagnée de graves accusations mettant en doute la probité d’archéologues ayant travaillé sur ce dossier.

Pour l’ASPAHR, cette argumentation reprise de bonne foi par certains défenseurs sincères de l’environnement dessert la cause qu’ils défendent. L’ASPAHR estime qu’il faut dissocier les deux aspects de ce dossier. Si la remise en cause, pour des motifs environnementaux et paysagers du troisième quai, est nécessaire, elle ne saurait être justifiée par l’adhésion à des hypothèses archéologiques et historiques sans fondements, adhésion qui remet en cause une autre démarche validée par le consensus de véritables spécialistes et praticiens de l’archéologie. L’ASPAHR ne saurait d’autre part ignorer que l’anse des Tamarins recèle encore des vestiges antiques que les travaux d’aménagement envisagés risquent de faire disparaître. Cette réalité est aussi un vrai argument pour en contester leur mise en œuvre.

L’ASPAHR s’interroge aussi, en ce qui concerne la mise en cause des analyses des archéologues par certaines des associations qui s’opposent au projet du troisième quai, en particulier la FRENE et « Port-Vendres aux Port-Vendrais », pourquoi le conseil départemental ne s’exprime pas publiquement sur ce thème. L’ASPAHR demande que cesse ce silence qui entretient une fâcheuse ambiguïté préjudiciable aux conclusions du travail scientifique produit par des archéologues professionnels, de statuts administratifs divers. Ils méritent d’être lavés des insinuations, voire des accusations, visant leur manque de rigueur et de probité.

Le bureau de l’ASPAHR

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