Révision du Plan de sauvegarde de Perpignan : l’ASPAHR conteste l’avis du commissaire-enquêteur

Communiqué de presse de l’ASPAHR – 30 mai 2019

 

L’enquête publique sur la révision du Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) de Perpignan était de pure forme. D’ailleurs, la municipalité n’avait fait aucune publicité pour que les perpignanais y participent. Il aura fallu que l’ASPAHR divulgue le contenu de ce projet, organise une réunion publique pour que les habitants soient informés et s’expriment.

 

Rappelons que le but de la révision est d’adapter le PSMV aux projets urbains de la municipalité afin de pouvoir reconfigurer le centre ancien et de permettre la démolition de dizaines d’immeubles qui vont s’ajouter aux 82 détruits ces 3 dernières années. C’est un saccage patrimonial déjà en œuvre et qui va s’accélérer.

 

Le commissaire-enquêteur donne un avis favorable, sans aucune réserve, au projet de révision sans tenir aucun compte des dizaines d’observations des habitants qui ont argumenté pour démontrer la dangerosité des nombreuses modifications du PSMV adopté en 2007. Ainsi :

– Les remarques formulées par l’ASPAHR ne sont pas discutées dans le rapport, ni dans l’avis.

– L’ASPAHR est traitée d’association “dite” de protection du patrimoine, accusée de faire de la “propagande” et d’être la “caution intellectuelle” des habitants hostiles aux démolitions : ces propos sont totalement inadmissibles !

– Il traite les contributeurs, dont l’ASPAHR, qui émettent des avis négatifs d'”opposants” alors que ceux qui soutiennent le projet sont qualifiés de “favorables” : l’utilisation de ces mots en dit long sur l'”impartialité” du commissaire-enquêteur.

– Ce dernier, qui n’a aucune compétence dans le domaine du bâti et du patrimoine, se permet de livrer son avis sur l’intérêt patrimonial des immeubles.

– Il considère que dans le centre ancien “seule la trame urbaine doit être conservée”, alors que l’objet du PSMV est de protéger les immeubles d’intérêt historique et / ou patrimonial.

– Pour lui, la révision doit se traduire par une “dédensification de l’habitat” et une “reconstruction” (donc des démolitions).

– Il considère que “les réponses apportées par le responsable du projet aux questions des citoyens, des associations et du commissaire-enquêteur sont satisfaisantes”, alors que justement il n’a pas répondu à leurs observations.

– Pour justifier son avis favorable il déclare péremptoirement que “Tout le monde est d’accord les “favorables” et les “opposants” …”, alors que les observations formulées par l’ASPAHR et la majorité des contributeurs démontrent très exactement le contraire.

– Pour lui, le fait que le président de l’ASPAHR écrive au préfet pour lui demander la prolongation de l’enquête, et qu’une quinzaine d’habitants de Saint-Jacques se présentent à sa permanence relève d'”incidents”, alors qu’il s’agit du fonctionnement normal de la démocratie.

– Il accuse la commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA) de partialité.

– Les documents remis par le CE, dont la présentation est peu claire, sont truffés d’erreurs et comportent de nombreuses approximations.

 

L’avis du CE est partial, reprend à la lettre les arguments développés par le maire et contenus dans le projet de révision, ne prend aucunement en compte les observations et les arguments développés par les citoyens et associations qui contestent le bien fondé des modifications proposées. Il est, aussi, insuffisamment argumenté. Nous demandons à M. le préfet de ne pas valider cet avis et de na pas signer l’arrêté de révision du PSMV. Une nouvelle enquête publique, impartiale doit être diligentée. Si un arrêté était pris sur la base de l’avis du CE, l’ASPAHR le contestera.

 

ASPAHR / Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Artistique et Historique Roussillonnais

21, rue Jean-Baptiste Lully  66000 Perpignan – E-mail : aspahr2017@gmail.com

 

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