Contre-vérités sur le quartier Saint-Jacques par Jean-Bernard Mathon

Réponses au dossier de 5 pages du Journal municipal de Perpignan de janvier 2019, intitulé : “la vérité sur Saint-Jacques

par Jean-Bernard Mathon, président de l’ASPAHR.

 

Préambule

“La vérité sur Saint-Jacques”, disons plutôt une petite part de vérité, avec des illustrations “décalées” et particulièrement choisies, loin de la vérité du quartier. La vérité c’est, entre autres, que la municipalité actuelle a démoli 82 immeubles en secteur sauvegardé et n’a rien construit en contrepartie, que l’on révise le plan de sauvegarde pour l’adapter à la vision d’un renouvellement urbain à la hussarde.
Le dernier journal municipal est un vrai morceau d’anthologie !

Une photo du campus Mailly pour illustrer le dossier sur “la vérité sur Saint-Jacques” ! Tout un programme ! Il fallait le faire, ils l’ont fait.
En plus, les perpignanais l’ignorent sans doute, mais lors de la “restauration” de l’église Saint-Sauveur pour la transformer en salles de cours, on a littéralement massacré cet édifice médiéval …

Fig. 1 : la Une du journal municipal sur Saint-Jacques (!!)

Contre-vérités sur Saint-Jacques – n° 1.
Le journal municipal est mal informé. Ce ne sont pas les services de propreté de la ville qui assurent l’entretien à Saint-Jacques, mais la régie de quartier. Cette régie n’est d’ailleurs pas reconnue par le comité national de liaison des régies de quartier. Pour faire simple, cette fameuse régie est une association, largement financée par la ville, qui fait de l’insertion. Pour des raisons complexes, aux-dires des habitants l’entretien n’est pas assuré tous les jours.
Pour assurer un entretien efficace et une bonne propreté du quartier j’ai déjà suggéré au maire et au préfet que l’entretien soit assuré par les équipes municipales et que parallèlement un réel travail de sensibilisation et d’implication des habitants soit réaliser. Si on y met les moyens on peut faire en sorte que Saint-Jacques devienne propre.

Fig. 2 : information erronée sur le nettoyage à Saint-Jacques

 

Contre-vérités sur Saint-Jacques – n° 2.
J-M Pujol : “je suis un fervent défenseur du patrimoine”.
Mais de quel patrimoine parlez-vous M. Le maire ? Certes la ville a restauré ses églises et c’est très bien, mais pour le reste ? Depuis 2015 la mairie à fait démolir 82 immeubles en centre ancien, en secteur sauvegardé (aujourd’hui Site patrimonial remarquable), au mépris de la règlementation qu’impose le Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), dont 20 immeubles qui étaient classés comme devant être conservés. C’est illégal. Et de nouvelles démolitions sont programmées à Saint-Jacques et Saint-Matthieu pour faire des places et ouvrir des rues qui ne serviront à rien sinon à massacrer un peu plus la ville médiévale. Démolir, déstructurer le centre ancien, ce n’est pas être un “fervent défenseur du patrimoine”. Il faut réhabiliter et non démolir !

Fig. 3 : l’éditorial du maire

Contre-vérités sur Saint-Jacques – n° 3.
Les photos qui n’ont pas été publiées dans le journal municipal. Et pour cause, car il s’agit d’immeubles démolis par la ville depuis 2015 et qui auraient pu être réhabilités (ces immeubles ne s’effondraient pas !). En voici quelques exemples parmi d’autres.
Fig.  4 : îlot rue de l’anguille (démolition en 04/2015)

Fig. 5 : presbytère de la cathédrale (démolition en 12/2015)

Fig. 6 : place Deloncle (démolition en 2016)

Fig. 7 : îlot Paradis (démolition en 06/2018)

Contre-vérités sur Saint-Jacques – n° 4.
Une autre série de photos non publiées dans le journal municipal.
Les immeubles étayés suites aux démolitions. Il faut savoir qu’en centre ancien lorsque l’on démolit un immeuble, les autres vont s’effondrer en cascade (c’est une des raisons pour lesquelles il ne faut surtout pas démolir, mais réhabiliter). Pour maintenir les immeubles démolis, il faut étayer ; ça coûte très cher, c’est inesthétique et c’est ad vitam aeternam !
En voici quelques exemples, parmi d’autres.

Fig. 8 : place Carola

Fig. 9 : rue des Maçons / rue du puits des chaînes

Fig. 10 :place Joseph Deloncle

Fig. 11 : rue de l’Anguille / rue Saint-François de Paule

Fig. 12 : Place du Puig

Contre-vérités sur Saint-Jacques – n° 5.
Est-ce que quelqu’un peut citer un exemple de réhabilitation réalisée à Saint-Jacques sous la mandature de J-M Pujol ?
Je n’en connais aucune.
Les exemples montrés datent de la mandature du maire précédent (J-P Alduy).
Tout comme il n’y a eu aucune reconstruction sur les îlots démolis depuis que le maire actuel est en place. Ah si ! A Saint-Matthieu, en face du conservatoire une opération de logements étudiants réalisée par Icade (sûrement pas ce que l’on fait de mieux en terme de démolition / reconstruction).

Fig. 13 : une opération de réhabilitation, rue de l’Anguille réalisée sous la municipalité de Jean-Paul Alduy

Contre-vérités sur Saint-Jacques – n° 6.
Contrairement à ce que dit le maire, ce sont bien des “vestiges patrimoniaux importants” qui ont été détruits, irrémédiablement (et il est prévu de continuer …).
Le maire est “un fervent défenseur du patrimoine” jusqu’à un certain point ! Je rappelle que 20 immeubles qui étaient classés à conserver dans le plan de sauvegarde en vigueur ont été, illégalement, démolis.
Quant à la révision du plan de sauvegarde son seul objectif est de déclasser des immeubles, actuellement classés comme à conserver, pour pouvoir les démolir, faire des trouées, des places, ouvrir des rues, déstructurer la ville médiévale (j’en ai toute une liste à Saint-Jacques et Saint-Matthieu).
Quant à ces histoires de coûts, que l’on nous démontre, chiffres à l’appui, et tout pris en compte, que cela coûte plus cher de réhabiliter que de démolir/reconstruire. Nous attendons toujours les chiffres !

Fig. 14 : à propos de la révision du secteur sauvegardé

Contre-vérités sur Saint-Jacques – n° 7.
L’insalubrité irrémédiable : l’astuce pour démolir.
Je reste circonspect sur la manière dont on définit le caractère “irrémédiable”.
2 remarques :
1. Y a t il une expertise indépendante sur la structure du bâti pour déterminer qu’il doit être démoli ? Non ! Donc c’est une décision arbitraire, “à vue de nez”. Le seul cas où il y ait eu une expertise indépendante, à notre demande, c’est pour l’îlot Puig. Nous attendons le rapport d’expertise commandé par le préfet ; on tarde à nous le communiquer. Mais il est certain que l’expert ne va pas arbitrer sur une obligation de démolir.
2. En fait, on nous dit bien, ici, que si la réhabilitation coûte plus cher qu’une démolition / reconstruction, on applique la seconde solution, et tant pis pour le patrimoine. Mais, on ne nous a jamais communiquer les chiffrages et coûts correspondants aux 2 solutions. Si l’on prend tout en compte (acquisitions, démolitions, reconstruction, le recyclage des matériaux de démolition, etc.), rien ne dit qu’une réhabilitation coûte plus cher qu’une reconstruction, sans compter la disparition irrémédiable, elle, du patrimoine bâti ancien.

Fig. 15 : des définitions (incomplètes) de l’insalubrité.

 

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