Le lien vers la pétition :https://www.change.org/p/jean-marc-pujol-maire-de-perpignan-non-au-saccage-du-th%C3%A9%C3%A2tre-municipal-de-perpignan
Le théâtre municipal de Perpignan a été édifié sous le Ier empire, en 1812. C’est ainsi une des premières salles “à l’italienne”, sur les 170 construites en France, dont l’acoustique remarquable est appréciée des professionnels et des spectateurs. Il porte depuis peu le nom de Jordi Pere Cerdà, illustre poète et dramaturge catalan du XXe siècle.
Cet édifice est classé en catégorie 5 au Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du Site patrimonial remarquable de Perpignan, donc il ne peut être ni démoli, ni modifié, ni altéré et sa restauration et ses aménagements doivent tenir compte de son histoire et de son état d’origine.
Beaucoup de théâtres à l’italienne de France ou d’Europe viennent d’être restaurés ou sont en voie de l’être. Afin d’assurer une meilleure conservation future du théâtre de Perpignan, l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Artistique et Historique Roussillonnais (ASPAHR) a sollicité, il y a un an, le préfet de la région « Occitanie » pour une protection au titre des Monuments historiques : cette demande est restée sans suite.
Une importante mobilisation a eu lieu au dernier trimestre 2017 pour que le théâtre municipal Jordi Pere Cerdà reste un lieu de spectacle et ne soit pas transformé en amphithéâtre pour l’université, comme le souhaitait le maire, puisque cela ne peut qu’altérer considérablement la salle pour l’adapter à ce nouvel usage. La pétition pour sauver le théâtre avait alors déjà recueilli près de 9000 signatures.
Nonobstant l’opposition à son projet, le maire a lancé des appels d’offre et il vient de signer une déclaration préalable de travaux : le chantier démarre, sans qu’il ait été fait appel à un architecte et sans permis de construire. Il y a quelques mois, le maire déclarait qu’il ne s’agissait que de remplacer les sièges et de quelques travaux de mise aux normes : en fait, il s’agit bien d’un gros chantier de 1,3 million d’€, qui va dénaturer notablement et surtout irrémédiablement ce théâtre historique de Perpignan.
Jugez-en !
Le plancher, en partie en bois, va être remplacé par une dalle en béton armé de 20cm qui va modifier l’exceptionnelle acoustique de la salle. A l’occasion, le sous-sol va être creusé de 80cm, alors que nous sommes à l’emplacement de l’ancien Collège des Jésuites et de la ville médiévale !
Les 6 loges donnant sur la scène vont être neutralisées pour faire passer des gaines de climatisation et les dessous des balcons vont être ornés de tuyauteries de ventilation, qui, même masquées par des faux-plafonds, créeront une altération esthétique et acoustique. La salle Cocteau, transformée en sarcophage, va subir une réduction et sera rendue quasi inaccessible. Partout, les espaces libres seront désormais cloisonnés pour créer des sanitaires supplémentaires.
Le hall d’accueil va se trouver réduit à un couloir de 2 mètres, afin de permettre l’installation de quatre blocs de sanitaires, dont les portes vont faire la « haie d’honneur » à l’entrée du public !
Le théâtre va perdre 200 sièges, la capacité va passer de 550 places assises à 350, alors qu’il est prévu d’accueillir 400 à 450 étudiants.
Ces travaux et ces aménagements, très invasifs, vont altérer grandement (donc saccager) ce théâtre historique, et sont contraires au règlement d’urbanisme ; ils sont bien destinés à permettre un changement d’affectation, dont la décision relève du seul ministre de la Culture, lequel n’a pas délivré son accord, à ce jour.
L’ASPAHR a saisi le ministre de la Culture et le préfet de la région « Occitanie » sur l’irrégularité des travaux et le changement, de fait, d’affectation. L’ASPAHR dépose une requête auprès du tribunal administratif de Montpellier, doublée d’une requête en référé.
Les soussignés demandent :
– à Monsieur le maire de Perpignan :
de stopper immédiatement les travaux sur le théâtre municipal ;
de revoir le projet, en faisant appel à des architectes qualifiés et en consultant les usagers et les associations.
– à Monsieur le ministre de la Culture :
de refuser tout changement d’affectation du théâtre ;
de s’opposer à des travaux non conformes au règlement du PSMV ;
de lancer l’instruction du dossier de protection au titre des Monuments historiques.