Pour l’O.A.P Saint-Sauveur, nous avons déjà traité de la question du projet de parvis devant l’ancienne université, mais cela concerne aussi 2 autres questions : l’ancien couvent des chanoinesses et l’îlot rue Rigaud.
Pour le couvent des chanoinesses, l’église qui était classée en catégorie 5 au PSMV de 2007 a subi des travaux de “rénovation” (pour la transformer en salles de cours) tels qu’il ne reste plus que l’ossature de cet édifice gothique ; elle a été décaissée de 3 mètres, des percées faites pour les ouverture et tous les décors -pour la plupart du XIXe siècle ont été détruits. Elle resterait en catégorie 5, ce qui n’est plus justifié, vu qu’il ne reste rien. Les bâtiments AH 483 (cat. 6) et AH 484 (cat. 5bis) construits entre les contreforts ont été détruits et ils sont bien entendu déclassés dans le projet de révision puisqu’ils n’existent plus. Cela pose la question d’une intervention aussi drastique, contraire au règlement.
Dans le projet de révision, les parcelles AH 27-28-29 sont maintenues en catégorie 5bis, mais la municipalité a introduit une demande complémentaire (avec avis favorable de la CLSS) pour que ces parcelles passent en catégorie 6, pour être démolies hormis le clocheton qui lui serait reclassifié en catégorie 5. Cette demande est nulle et non avenue, ces bâtiments peuvent fort bien être réhabilités, ils ne menacent pas ruine et rien ne justifie une déclassification par rapport au PSMV de 2007.
L’autre aspect de cet O.A.P concerne ce qui est dénommé l'”espace Saint-Sauveur”, une place publique pour les étudiants, semble-t-il. Pour la réalisation de ce projet, il est demandé la démolition de l’îlot délimité par les rues de la Lune et Rigaud, soit 6 immeubles, dont 2 en catégorie 5bis du PSMV de 2007 et 4 en catégorie 6.
Comme nous l’avons déjà fait remarquer par ailleurs, les places publiques ne manquent pas en centre ancien et ces démolitions qui déstructurent le parcellaire ancien et suppriment des immeubles en bon état sont injustifiées. Cette opération viendrait compléter, de sinistre mémoire, le projet Dauder de Seva qui a vu la destructions d’îlots anciens de ce quartier pour y édifier des immeubles sans intérêt, dans les années 1990.
Jean-Bernard Mathon