La municipalité de Fourques a fait procéder à partir du lundi 12 juin, à la démolition de l’angle
nord-ouest de l’enceinte médiévale de son cœur de village, habituellement appelé « le château ».
Cette enceinte, édifiée à la suite d’une permission royale accordée en 1188 était un monument
insigne du Roussillon, à la fois par son ancienneté, par sa bonne conservation et par la continuité de
son usage. De forme quadrangulaire, son tracé était conservé en entier, ainsi que sa hauteur, des
traces de l’ancien chemin de ronde pouvant être même observées par endroits. Resté depuis
l’époque médiévale un quartier réservé à l’habitation et au stockage des récoltes, ce véritable « fort
villageois » n’avait d’accès que par une seule porte, aujourd’hui conservée, appareillée en marbre et
comportant toujours le passage de la herse qui la défendait.
Prenant prétexte d’un mauvais état très partiel au sommet de la muraille proche de l’angle, côté
ouest, la municipalité a commandité un absurde et coûteux travail de démolition qui a rasé au sol
environ dix mètres linéaires de muraille de part et d’autre de l’angle. L’usage d’engins puissants
pour venir à bout d’une maçonnerie de plus d’un mètre vingt d’épaisseur qui ne menaçait pas ruine
a ébranlé et fragilisé les parties voisines.
Le devoir de la municipalité était de tout mettre en œuvre pour conserver ce patrimoine, qui certes
était celui de Fourques, mais tout autant celui du Roussillon tout entier, voire de France puisque la
porte — malheureusement seule — était un Monument historique inscrit depuis 1984, preuve que
cet ensemble avait attiré l’attention depuis longtemps.
Cette très coûteuse démolition crée et créera plus de problèmes qu’elle n’en résout. La muraille se
trouve maintenant fragilisée, ayant perdu le chaînage naturel que l’angle formait entre les deux
murs nord et ouest. La cohérence architecturale de l’ensemble est perdue, le quartier du « château »
se trouve maintenant ouvert au souffle de la Tramontane et les travaux pour régulariser le sol et les
murs vont nécessiter des sommes importantes.
Alors que les deux maisons en mauvais état qui sont à l’origine de l’intervention municipale
auraient pu être remises en état avec des sommes presque dérisoires, cette destruction nécessite un
gros budget, sans parler du coût de ses conséquences et fait disparaître le patrimoine de tous.
C’est vraiment cher payé pour l’appauvrissement du paysage et de la mémoire de Fourques et du
Roussillon tout entier.
Le bureau de l’ASPAHR.
Le maire a agi dans un contexte d’impunité générale dans ce genre de cas
Et si on le critique il va jouer les victimes