Utilisant la légitime émotion suscitée par l’effondrement de 3 immeubles à Marseille, le maire de Perpignan et son adjoint à la politique de la ville tentent, dans un concours de communiqués, de justifier leur politique de démolition du centre ancien de Perpignan et de faire peur.
Or, sous réserve du résultat de l’enquête qui va être diligentée, que nous apprend le drame de Marseille ? A Noailles, l’état délabré du bâti est connu, mais, malgré plusieurs rapports alarmants, les travaux d’entretien et de réhabilitation des immeubles vétustes, dégradés, insalubres n’ont pas été réalisés.
A Saint-Jacques, démolir n’est pas une solution ; il faut une vraie politique de réhabilitation. Que la mairie qui a acquis de nombreux immeubles et les propriétaires privés, avec des aides, prennent des mesures d’urgence pour que les immeubles vides (40% du parc selon le maire) ne continuent pas à se dégrader, en protégeant les toitures, notamment. Ensuite, il convient de faire réaliser des diagnostics par des experts indépendants, compétents dans le bâti ancien, puis de mettre en chantier les réhabilitations. C’est en procédant de cette façon que nous éviterons des drames comme ceux de Marseille.
Contrairement à ce que prétendent J-M Pujol et O. Amiel, pas plus l’ASPAHR que l’association des habitants de Saint-Jacques ne bloquent les opérations de rénovation et de réhabilitation. Ce qui est “gelé”, depuis le 27 juillet dernier, c’est le chantier de démolition de l’îlot Puig (7 immeubles), pour lequel M. le préfet a missionné un expert indépendant chargé d’établir un diagnostic. Pour cet îlot, nous entendons bien faire la démonstration qu’une réhabilitation est possible, en y associant étroitement les habitants. Pour le reste, nous ne bloquons rien.
Qu’attend la mairie pour reconstruire les îlots récemment démolis (Anguille-Saint François de Paule, Paradis-Mercadiers, place Deloncle) ? A ce jour, la ville n’a lancé aucun appel d’offre pour retenir un maître d’oeuvre ; il n’y a donc aucun permis de construire en vue, pas de projet.
Enfin, contrarié d’avoir été mis en difficulté lors du récent débat sur France Bleu, O. Amiel demande au maire de poursuivre le président de l’ASPAHR , Jean-Bernard Mathon, pour diffamation. Nous attendons avec sérénité ce dépôt de plainte qui nous permettra de démontrer que la démolition de 20 immeubles en centre ancien était bel et bien illégale, car contrevenant au règlement d’urbanisme.
L’ASPAHR est une association indépendante et responsable qui agit, avec un large soutien de la population, pour faire prévaloir la sauvegarde du patrimoine.
Jean-Bernard Mathon
Président de l’ASPAHR (Association pour la sauvegarde du patrimoine artistique et historique roussillonnais).
PS : à propos de la situation marseillaise, lire cet article de Marsactu : [Vivre à Noailles] La lutte sans fin contre l’habitat indigne /Benoît Gilles.