[Communiqué à l’occasion du Conseil communautaire du 15/02] Pourquoi l’ASPAHR est contre le projet de révision du secteur sauvegardé de Perpignan ?

Le Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) de Perpignan a été approuvé en 2007. Le secteur sauvegardé couvre le centre ancien (environ 100 ha).

Après étude historique, esthétique du bâti, chaque parcelle est affectée à une catégorie. Pour simplifier, il y en a 4 :

– Cat. 5 : à conserver dont la démolition, l’enlèvement, la modification ou l’altération sont interdits.

– Cat. 5bis : à maintenir dont les structures et les volumes sont à conserver.

– Cat. 6 : pouvant être conservé, amélioré ou remplacé.

– Cat. 7 : démolition ou modification pourra être imposée.

 

On pourrait se demander pourquoi ce qui était vrai en 2007 ne l’est plus en 2018 ? La raison en est simple : la municipalité souhaite pouvoir réaliser des opérations immobilières, des trouées, “dé-densifier” le centre ancien.

C’est un contre-sens historique et urbanistique. Chose rare, Perpignan a conservé son parcellaire avec des tracés et immeubles médiévaux. Les quartiers anciens sont dégradés, l’habitat souvent vétuste, insalubre, mais c’est le résultat d’une absence de politique de rénovation urbaine depuis plus de 50 ans. Il faut réhabiliter, sans démolir, doter les appartements du confort moderne, en concertation avec la population ; c’est possible techniquement. On ne résoudra pas les problèmes sociaux en démolissant et, parfois, en reconstruisant des immeubles sans âme comme ceux que l’on voit partout. Il faut conserver au centre ancien ce qui fait sa particularité, son authenticité, son attrait, même s’il s’agit de constructions toutes simples (une ville n’est pas faite que de monuments). On a su le faire ailleurs (à Lyon, Arles, Montpellier, par exemple), pourquoi pas à Perpignan ?

 

Quelques exemples des modifications apportées au PSMV de 2007 que l’on vous demande d’approuver :

– 21 rue des Augustins (cat. 5 bis) : dé-classification en 6 pour démolir des immeubles en bon état et créer une sortie à l’arrière du musée Rigaud, en détruisant l’alignement historique (ancien rempart).

– Rue du Musée : démolition de 5 immeubles en bon état (dont 3 en catégorie 5bis, 2 en cat.6, proposés à la cat. 7) pour créer un parvis face à l’ancienne université ; choix inexplicable, ce parvis n’a jamais existé dans le passé.

– Place Berton : démolition de 10 immeubles (1 en cat. 5bis, 9 en cat. 6, tous proposés à la cat.7) pour faire une trouée vers la place du Puig.

– Rue des Carmes : démolition d’une quinzaine d’immeubles classés en cat. 6, proposés à la cat. 7.

– Ilôt Bailly-Paradis-Sentier-Mercadiers : démolition de l’ilôt avec 12 immeubles en cat. 6 qui passent en cat. 7.

 

Ce ne sont que quelques exemples qui illustrent des choix urbains qui ne prennent pas en compte l’histoire de la ville et l’avis de ses habitants. L’ASPAHR a participé à la concertation, mais nos avis n’ont pas été pris en compte. Pour ne pas déplorer dans 20 ans les choix faits en 2018 -comme aujourd’hui chacun regrette la démolition des remparts au début du XXe siècle-, c’est maintenant qu’il faut refuser ce projet et le revoir.

 

 

 

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