Borne d’Enveitg : où en sommes-nous ?

Suite au déplacement / substitution d’une borne milliaire sur le territoire d’Enveitg, l’ASPAHR est intervenue auprès des autorités (ministre de l’Europe et des Affaires étrangère, présidente du cd66, préfet des P-O, maire d’Enveitg) pour demander des explications et la remise à sa place de cette borne après restauration. Le ministre nous a répondu et transmis notre demande à la préfecture. L’ASPAHR a enquêter sur le terrain ( Enveitg, Puicerdà). Des fonctionnaires de l’Etat se sont également rendus sur place. Mais aucune nouvelle de toutes ces démarches. Aussi nous nous sommes adressés au préfet pour qu’il nous dise où en est le dossier.

Voici où nous en sommes :

Le 1er août 2017, nous avons envoyé un courrier au préfet afin de l’alerter que la borne milliaire datant de 1866 — qui n’est cependant pas une borne frontière — mentionnée dans l’acte additionnel du juillet 1868 du traité de Bayonne ayant pour objet l’abornement de la frontière franco-espagnole depuis l’Andorre jusqu’à la Méditerranée avait été enlevée de son emplacement et remplacée par une nouvelle borne sur laquelle sont gravées des informations qui n’ont rien à voir avec celles figurant sur la borne initiale et fausses d’un point de vie historique.

Nous avons appris, depuis, que cette borne avait été enlevée sur une décision des deux maires de Puigcerdà et d’Enveitg et que tous deux avaient décidé de la remplacer par la nouvelle borne dont ils ont décidé des dimensions et des textes et blasons qui y seraient gravés. En ce qui concerne Enveitg cette décision n’a pas fait l’objet d’une délibération du conseil municipal. Nous savons, par le maire d’Enveitg lui-même, que cette nouvelle borne a coûté 1500 € à la commune et que cette somme, elle non plus, n’a pas été votée par le conseil municipal.

La borne initiale, quoique détériorée par des malveillants et pourvue d’une nouvelle inscription gravée en 1988 sur instruction de M . Firmin Jubal, alors adjoint de la commune et aujourd’hui décédé, est d’une grande valeur patrimoniale et historique. Il n’y avait donc pas lieu de la déplacer, d’autant plus que dans le traité de 1868 elle est mentionné pour servir de repère à l’emplacement de la borne frontière n° 467. M. le maire a affirmé, au mois d’octobre 2017, à l’un de nos adhérent qui avait sollicité une entrevue, que « la PAF » était venue enquêter à la suite de notre intervention auprès de vous et du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Depuis, affirma-t-il, l’affaire est « classée ». Il n’y a rien à dire. Il nous a affirmé qu’il nous ferait parvenir le rapport de la Police aux frontières. Nous n’avons toujours rien reçu.

Entre temps, nous avons appris, par d’autres canaux, que la borne historique se trouvait au musée de Puigcerdà. Un membre de notre conseil d’administration s’est rendu dans cette ville et a contacté Mme Erola Simon Lleixa, la directrice du service d’archives, très au fait des problèmes patrimoniaux et M. Orial Mercadal, directeur du musée de Puigcerdà. De ces entrevues il ressort que ces deux personnes n’ont jamais été consultées afin de donner leur avis éclairé sur l’opportunité de l’opération envisagée, puis réalisée par les maires d’Enveitg et de Puigcerdà, alors qu’ils le sont dans des cas similaires. Tous deux ont affirmé qu’ils réprouvaient cette façon de procéder. M. Mercadal a expliqué qu’il avait été surpris de voir arriver un jour dans l’enceinte de son musée un véhicule municipal venu y déposer la borne, sans qu’il en ait été informé au préalable. Il a enregistré l’arrivée de l’objet et s’était fixé comme objectif de le restaurer et de proposer son transfert sur le lieu où on l’avait placé en 1866. Il affirmé avoir été choqué par ce procédé.

Il a expliqué aussi que des fonctionnaires français envoyés par la préfecture des Pyrénées-Orientales étaient venus au musée voir la borne et lui avaient demandé quelle était son opinion sur celle-ci et sur l’opportunité de son transfert à Puigcerdà. Il leur a répondu dans les mêmes termes qu’au membre de notre CA. Il n’a su lui dire, cependant, à quelle administration française appartenait ce fonctionnaire. M. Mercadal est décédé subitement en décembre et n’est malheureusement plus là afin d’assurer le suivi de cette affaire.

Nous avons demandé à M. le préfet de nous informer sur le résultat de l’enquête qui a été réalisée. L’ASPAHR exige toujours que cette borne soit restaurée et remise à sa place !

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